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Communiqué FHF HDF – L’Hôpital public a été le rempart face à l’épidémie de Covid-19, créons les conditions pour qu’il retrouve son souffle

Communiqué FHF HDF – L’Hôpital public a été le rempart face à l’épidémie de Covid-19, créons les conditions pour qu’il retrouve son souffle

Après quelques semaines d’épidémie, et alors que se prépare le déconfinement, la FHF Hauts-de-France salue l’investissement magnifique dont ont fait preuve les hôpitaux et établissements médico-sociaux publics de la région, qui, couplé à la solidarité entre tous les acteurs de santé régionaux et aux effets du confinement, a permis d’éviter les situations de saturation qui ont touché d’autres territoires.
Les structures vont maintenant devoir se réadapter, notamment pour reprogrammer rapidement des soins devenus urgents. Cette reprise d’activité, bien qu’essentielle, doit se faire de façon extrêmement progressive et organisée, et la vigilance doit absolument être maintenue par tous dans les prochaines semaines.

 

 

L’Hôpital public a été le rempart face à cette crise.

 

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, qui a touché notre région dès les premiers jours, les professionnels des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux publics des Hauts-de-France ont fait preuve d’une organisation, d’une abnégation et d’une efficacité remarquables.

 

Nous connaissions la capacité d’adaptabilité constante des établissements publics, et l’engagement de leurs personnels ; cette crise les a révélés avec force à l’ensemble de la population.

 

Hôpitaux, EHPAD, établissements accueillant des personnes en situation de handicap… chacun a su très rapidement se réorganiser, et s’ajuster continuellement dans le seul intérêt de ses patients et résidents.

 

Ouverture de lits, déprogrammations, réorganisation des parcours de soins en circuits différenciés, réaffectation des personnels… des Urgences aux services de réanimation, en quelques semaines seulement, le service public hospitalier de la région s’est adapté pour accueillir les patients Covid avérés ou suspects, tout en continuant ses missions de continuité des soins et d’accueil de tous, 24h/24, 7jours/7.

 

Dans les EPSM et CHS, l’activité s’est réorganisée pour poursuivre la prise en charge des patients, à distance ou en présentiel ; et des dispositifs d’accompagnement psychologique ont été développés pour les professionnels de santé, mais également le grand public.

 

Dans les établissements médico-sociaux, tous les moyens possibles ont été mis en œuvre pour protéger les résidents et usagers, et l’adaptation a également été permanente, de la mise en place d’un confinement strict à la réouverture encadrée des visites aux familles et aux proches.

 

 

Personnels médicaux, paramédicaux, techniques, logistiques, administratifs, étudiants, tous ont fait preuve d’une implication totale, mais aussi d’une très grande ingéniosité face aux difficultés et pénuries multiples qu’ils ont rencontrées.

 

Malgré le manque d’équipements de protection auquel ils ont parfois dû faire face, et l’épuisement accumulé, ils ont répondu et répondent encore présent chaque jour pour préserver la santé de la population, qui de son côté les soutient avec force, au travers notamment de dons et d’élans de solidarité inédits.

 

Nous tenons à saluer en particulier les établissements de l’Oise, qui ont été frappés de plein fouet par les premiers cas de Covid-19, ainsi que les 2 CHU de notre région, dont la gestion et l’inventivité dans cette crise sont unanimement saluées.

 

 

La région Hauts-de-France s’est retrouvée dans une situation spécifique, que l’on pourrait qualifier de médiane : très rapidement et fortement touchée, elle a pourtant su éviter le pire.

 

Avec 1428 décès au 4 mai en milieu hospitalier, et 947 décès au total de résidents d’EHPAD et autres établissements médico-sociaux au 27 avril, la région Hauts-de-France est de nouveau la 3ème plus touchée de France, et la surmortalité générale y est significative depuis le début du mois d’avril, même si cette tendance semble diminuer.

 

Plus de 8000 patients ont déjà été hospitalisés dans la région pour suspicion ou cas avéré de Covid-19, dont la moitié sont rentrés à leur domicile, guéris ou en convalescence

 

Pourtant, grâce aux effets bénéfiques du confinement et à l’organisation efficace des parcours, les capacités régionales d’hospitalisation ou de réanimation n’ont jamais été saturées, et les différents transferts de patients se sont effectués entre établissements de la région.

 

Les capacitaires ont été fortement augmentés et adaptés tout au long de ces semaines de crise : ils ont plus de doublé en réanimation pour atteindre progressivement les 1000 lits, dont plus des 2/3 sont encore dédiés aux patients Covid ; quant aux lits d’hospitalisation conventionnelle, plus de 3000 y sont toujours consacrés à ce jour.

 

Tout cela n’a été rendu possible que grâce à la grande solidarité inter-régionale – au sein des GHT, entre territoires, et entre l’ensemble des acteurs du système de santé publics et privés – mais aussi grâce au soutien de l’ARS Hauts-de-France et de ses équipes, pleinement mobilisées depuis le début de la crise.   

 

 

L’Hôpital public doit maintenant obtenir toutes les conditions pour retrouver son souffle. 

 

Dans les prochaines semaines, pour accueillir de nouveau les patients les plus urgents tout en étant toujours en capacité de faire face en cas de rebond de l’épidémie ; à l’avenir, pour que sa place au cœur du système de santé soit enfin reconnue et valorisée à la hauteur des missions qu’il remplit. 

 

Aujourd’hui, au-delà de l’épidémie, les soignants s’inquiètent des conséquences parallèles de cette épidémie, et d’une possible seconde crise sanitaire hors Covid-19 qui serait liée à des phénomènes de renoncement aux soins.

 

Face au constat d’une baisse du nombre de passages aux Urgences hors Covid-19 de l’ordre de 50%, ainsi que d’une chute du nombre de consultations de médecins généralistes, la FHF Hauts-de-France et France Assos Santé Hauts-de-France ont très rapidement alerté sur les effets de ces possibles renoncements à se soigner, qui peuvent s’avérer désastreux pour les patients.

 

Certaines pathologies sont susceptibles de s’aggraver rapidement, ou d’entrainer des complications et des pertes de chances à moyen et long terme : il devient donc primordial aujourd’hui de reprogrammer des interventions différées devenant urgentes, et d’amorcer la reprise d’une partie de l’activité hospitalière non-Covid.

 

Cette reprise, bien qu’essentielle, doit malgré tout être prudente et modérée, et structurée en amont, filière par filière, avec l’ensemble des acteurs, comme l’a été la gestion de la crise. Elle doit s’apprécier avant tout médicalement, sur des critères d’urgence, mais aussi chronologiquement, par territoire, et de façon collégiale.

 

Les réflexions pour « l’après » sont engagées, mais nous n’y sommes pas encore.

 

Les professionnels ont été en première ligne dans cette crise, et de nombreux soignants ont été infectés par le Covid. Très touchés par l’épidémie, physiquement, psychologiquement, et ce alors qu’ils alertaient déjà depuis des années sur leurs conditions de travail, ils doivent aujourd’hui être significativement revalorisés, et pouvoir retrouver leurs forces.

 

Les moyens techniques et matériels doivent impérativement être abondés, car les structures et les services vont devoir se réorganiser durablement pour « vivre avec l’épidémie ». Tout doit être mis en œuvre pour qu’aucun hôpital ou EHPAD ne manque notamment d’équipements de protection, de médicaments ou de capacités de tests, et pour que tous puissent adapter leurs unités en fonction des situations particulières.

 

Des mesures financières fortes doivent également être mises en place. Certains premiers crédits ont déjà été délégués, mais ils ne seront pas suffisants pour compenser les hausses exorbitantes des surcoûts engendrés par la crise, couplées aux pertes de recettes qu’elle a entrainées. De nombreux hôpitaux et EHPAD étaient déjà fragilisés bien avant le début de l’épidémie, et celle-ci n’a fait que renforcer leurs difficultés.

 

 

Enfin, il faut créer les conditions de l’amélioration du système, et mettre en chantier un plan d’investissement massif pour l’Hôpital public.

 

Les considérations urgentes pour les prochains mois ne doivent pas occulter les questions de fond sur la réorganisation indispensable de notre système de santé, dans lequel le service public doit retrouver toute sa place, et la considération qu’il mérite. Un nouveau plan massif pour l’hôpital a été annoncé par le Président de la République ; celui-ci devra être à la hauteur de l’enjeu.

 

Tout en maintenant une vigilance nécessaire face à une épidémie qui sera durable, les hôpitaux et les établissements médico-sociaux publics des Hauts-de-France se préparent aux multiples défis qui les attendent, en concertation avec l’ensemble de leurs partenaires et de l’ARS ; ils ne devront pas être oubliés une fois la crise éloignée.

 

 


Contact presse :

Clémence de Saint Stéban, chargée de communication FHF Hauts-de-France
clemence.desaintsteban@chru-lille.fr