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Portraits : Eric Guyader et Michel Thumerelle, Vice-présidents FHF HDF représentant le secteur sanitaire

Portraits : Eric Guyader et Michel Thumerelle, Vice-présidents FHF HDF représentant le secteur sanitaire

Au sein du bureau de la FHF Hauts-de-France, deux Vice-Présidents représentent le secteur sanitaire, issus des deux ex-régions Picardie et Nord Pas-de-Calais : Eric GUYADER, Directeur du CH de Beauvais, et Michel THUMERELLE, Directeur du CH de Saint-Amand-les-eaux.

 

Eric GUYADER, Directeur du CH de Beauvais

Vice-Président FHF HDF représentant le secteur sanitaire de l’ex Picardie

 

  1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots s’il vous plait ? Quel est votre parcours ?

Ma carrière a commencé il y a 34 ans à la DDASS de Martinique ; j’ai ensuite occupé plusieurs postes de directeur adjoint au CH de Douarnenez puis au CHU de Lille, en Ressources humaines tout d’abord, puis au Pôle Urgence et Réanimation.

Je suis directeur d’établissement depuis 2004. J’ai tout d’abord dirigé le CH de Douarnenez en Bretagne, dont je suis originaire, et depuis 2011 j’ai pris la direction du Centre hospitalier de Beauvais, qui est l’établissement support du GHT Oise Ouest Vexin.

J’ai été administrateur du GCS e-santé Picardie, avant qu’il ne devienne le GIP Sant& Numérique Hauts-de-France ; et aujourd’hui je suis également administrateur du GRAM (Groupement régional d’Achats multi-segments), ainsi que de la Blanchisserie hospitalière du territoire de Beauvais, qui dessert toute l’Oise.

De plus, j’étais pendant plusieurs années co-directeur de l’Espace Ethique de Bretagne occidentale (devenu l’Espace de réflexion éthique de Bretagne), une expérience que l’on pourrait qualifier « d’annexe » à mon parcours professionnel, mais qui m’a plu autant qu’elle m’a apporté.

 

 

  1. Vous êtes Vice-Président de la FHF HDF ; pouvez-vous nous expliquer ce que représente la FHF pour vous ?

La FHF Hauts-de-France remplit pour moi plusieurs missions, qui peuvent se résumer en trois rôles essentiels.

Tout d’abord, je pense qu’elle est un interlocuteur clef de l’ARS. Elle joue dans ce cadre un rôle majeur de partenaire dans le travail en cours sur la transformation de l’offre de soins, ainsi bien sûr que sur l’ensemble des problématiques qui concernent l’hôpital public.

Son deuxième rôle est de stimuler la réflexion et favoriser les échanges entre élus, directeurs et présidents de CME, de façon à pouvoir aboutir ensemble à une stratégie concertée et partagée de promotion de l’hôpital public.

Enfin, elle accompagne l’ensemble des acteurs de l’hôpital public dans leur stratégie et dans les adaptations qui leur sont demandées, à la fois de leur structure, mais aussi de l’offre de soins sur leur territoire.

Aujourd’hui la santé est un domaine en pleine mutation, et l’hôpital public est parfois fragilisé par un certain nombre d’évolutions, qu’elles soient réglementaires ou financières. Il est important pour y faire face que nous soyons solidaires. Nous devons travailler ensemble à ce que peut ou ce que doit être l’hôpital public aujourd’hui dans notre région, c’est le sens de mon engagement en tant que Vice-président à la FHF Hauts-de-France.

 

 

  1. Sur quel(s) sujet(s) êtes-vous plus particulièrement mobilisé ou comptez-vous plus particulièrement vous mobiliser ?

Le premier point qui me semble important, assez global par rapport à la définition de l’offre de soins, est l’élaboration d’une stratégie concertée des établissements publics. Celle-ci doit permettre à l’hôpital de jouer pleinement son rôle et de faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés, que ce soit celui du vieillissement de la population ou de la montée en puissance des pathologies chroniques par exemple.

Je suis également très investi sur le sujet de la modernisation du système d’information hospitalier, notamment parce que j’ai été administrateur de l’ex GCS e-santé Picardie et que je reste très attaché à cette fonction. A l’heure actuelle, le travail se concentre sur le développement du projet PREDICE, une plateforme régionale numérique qui permettra très prochainement de faciliter à la fois les échanges entre professionnels de santé, mais aussi, et j’y tiens beaucoup, l’appropriation par les patients de leur propre trajectoire de soins.

Un troisième sujet qui me parait essentiel est la promotion d’une politique régionale d’achats, car je pense qu’il y a sur la région un domaine à défendre véritablement dans ce cadre. Il est important de pouvoir se positionner face aux grands opérateurs nationaux, non pas dans une optique de concurrence, mais bien de complémentarité.

Au niveau national, j’interviens comme représentant FHF à deux niveaux : à la CHSCT de la Fonction publique hospitalière, et au Conseil d’administration de l’ANFH. Ce sont deux domaines qui me tiennent particulièrement à cœur, car je pense d’une part qu’on ne peut développer la qualité des soins que si l’on reste attentifs aux conditions de travail du personnel, et d’autre part que l’on ne peut relever les défis qui nous attendent, en termes de modernisation de l’offre de soins, qu’en accompagnant les équipes dans l’évolution de leurs compétences ; le parcours professionnel de chacun doit être accompagné de la manière la plus adaptée qui soit.

Je suis par ailleurs membre du Bureau de la Conférence Nationale des Directeurs de Centres Hospitaliers (CNDCH) depuis 2013. Dans ce cadre j’ai eu l’occasion de travailler sur le Pacte de confiance, ou la Loi de modernisation du système de santé, et aujourd’hui de participer à un certain nombre de réflexions sur la réforme « Ma Santé 2022 ».

 

 

  1. L’actualité 2019 est très dense, comment envisagez-vous les mois à venir ?

Je pense que cette année sera décisive du fait de la réforme en cours du système de santé, y compris du système de tarification. Le travail actuel sur les parcours de soins, l’ouverture sur la ville, la mise en œuvre des projets de territoire dans le cadre d’une approche populationnelle… sont autant de sujets au cœur des enjeux et des débats, auxquels il est essentiel de participer et d’apporter nos réflexions.

Nous avons la chance de faire un très beau métier, et de travailler tous les jours avec des interlocuteurs qui sont passionnés. Cela est vrai dans nos établissements, mais également au sein de la FHF, que ce soit dans les Hauts-de-France ou au niveau national.

Face aux difficultés, il est important de pouvoir échanger, et d’éviter tant que faire se peut de se replier sur soi. L’investissement collectif m’importe beaucoup en ce sens.

Je défends personnellement un « optimisme de volonté », pour reprendre les propos du philosophe Alain « le pessimisme est d’humeur et l’optimisme est de volonté ». Il y a bien sûr un certain nombre de difficultés à surmonter au quotidien, mais je reste donc résolument optimiste pour l’avenir de l’hôpital public.

 

 

Michel THUMERELLE, Directeur du CH de Saint-Amand-les-eaux

Vice-Président FHF HDF représentant le secteur sanitaire de l’ex Nord Pas-de-Calais

 

  1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots s’il vous plait ? Quel est votre parcours ?

Je suis directeur des hôpitaux, aujourd’hui directeur du Centre Hospitalier de Saint-Amand-les-Eaux.

J’ai un parcours assez particulier, puisque j’ai été plus longtemps en blouse blanche qu’en costume-cravate. Je suis donc un directeur-soignant : j’ai en effet commencé ma carrière comme kinésithérapeute au CHU de Lille, puis je suis devenu kinésithérapeute chef, et cadre. J’ai longtemps enseigné la kinésithérapie, avec une spécialisation sur la kinésithérapie respiratoire de l’enfant.

Mon parcours est mixte sous plusieurs angles : premièrement car j’ai été très longtemps au cœur des soins et que je dirige avec cette connaissance du milieu soignant, mais aussi car j’ai été pendant plusieurs années détaché d’un statut de PSPH. J’ai ainsi dirigé des cliniques PSPH qui cherchaient des techniciens de rééducation / réadaptation ; quelques établissements du groupe berckois Hopale tout d’abord, puis la Polyclinique d’Hénin-Beaumont (AHNAC), mais toujours en détachement de la Fonction Publique Hospitalière, que je n’ai jamais voulu quitter.

Lorsque j’ai réintégré la FPH, j’ai donc passé le concours de directeur d’hôpital. J’ai effectué mes premiers postes de direction dans le public comme directeur adjoint au CHU de Lille (Swynghedauw, puis Cardio et Jeanne de Flandre). J’ai ensuite effectué un intérim assez long au CH de Wattrelos, puis j’ai été nommé directeur général au CH de Saint-Amand-les-Eaux, qui appartient au GHT Hainaut-Cambrésis. Je dirige aussi depuis presque 5 ans le GCS de la filière gériatrique du Valenciennois, qui pilote toute la gériatrie sur le Hainaut-Cambrésis, et dont la particularité est de porter le PAERPA.

La question de la qualité est également essentielle dans mon parcours ; dans les années 2000, je suis en effet devenu expert visiteur de la HAS, notamment pour coordonner les équipes sur les visites de certification des établissements.

Le CH de Saint-Amand est un établissement très agréable à piloter, avec une forte connotation rééducation fonctionnelle – ce qui me correspond très bien puisque c’est mon corps de métier – mais également une forte connotation médico-sociale personnes âgées.

 

 

  1. Vous avez été désigné Vice-Président de la FHF HDF en janvier ; pouvez-vous nous expliquer ce que représente la FHF pour vous ?

J’ai passé toute ma vie au sein d’une carrière publique hospitalière, on peut donc dire que j’ai grandi et évolué dans la FHF depuis 40 ans.

M’engager à la FHF, c’est pour moi appartenir à une institution qui porte de vraies valeurs, les valeurs de la FPH, les valeurs de l’hôpital public. J’ai une véritable adhésion de cœur – peut-être parce que j’ai été soignant très longtemps – car la FHF représente les valeurs qui sont les miennes.

J’ai donc été très honoré et heureux d’être désigné Vice-Président de la FHF HDF, après toute une carrière de fonction publique. Je ne considère pas ça du tout comme un titre honorifique, mais bien plutôt comme une mission, que je vais tenter de remplir avec mon expérience, ma personnalité, et mes compétences. Je peux apporter une technicité sur certains sujets, notamment sur le monde de la rééducation ou des SSR, mais je souhaite en tous cas porter les valeurs de la FHF partout et dès que je le pourrai.

 

 

  1. Sur quel(s) sujet(s) êtes-vous plus particulièrement mobilisé ou comptez-vous plus particulièrement vous mobiliser ?

De par mon parcours professionnel, je suis forcément très mobilisé sur le secteur des SSR, de la rééducation et réadaptation. Ayant été un des seuls directeurs à avoir également exercé comme kinésithérapeute, je suis d’ailleurs nommé référent régional par l’ARS sur cette question.

Un autre thème sur lequel je suis évidemment très porté est le management par la qualité, puisqu’ayant été expert visiteur de la HAS pendant 20 ans, c’est un sujet que je vis tous les jours. Cela vous oblige à toujours porter un niveau d’excellence, puisque vous venez auditer les autres, mais cela me plait réellement.

 

 

  1. L’actualité 2019 est très dense, comment envisagez-vous les mois à venir ?

L’hôpital public est aujourd’hui clairement en souffrance, ce qui se voit notamment avec les déficits, que ce soit au niveau régional ou national. La vraie question est de savoir si le plan Ma Santé 2022 qui nous est proposé va régler certains des problèmes, et je n’en suis pas persuadé.

Je note cependant un aspect positif : la place de plus en plus importante que vont normalement prendre les usagers dans le plan Ma Santé 2022 ; le respect du droit du patient et des usagers doit en effet être un sujet incontournable, dont tous les directeurs doivent impérativement se saisir.